ALLIANCE
par
Claudine Douillet
L'histoire de cette pièce est avant tout l'histoire d'une femme celle de Céline Duhamel et de la découverte d'un livre "Rembrandt Kabbaliste".
Il lui faudra 10 ans et rien que 7 versions pour arriver au résultat de ce soir.
Une pièce magistrale, au "duologue" finement cisellé, la musicalité du texte nous transporte en dehors du temps.
C'est son dernier jour de vie. Une fulgurance entre ombre et lumière , clair obscur, entre un père juif et une mère calvaniste, entre deux femmes, deux visions du monde, celle des gens simples et les initiés.
Une dualité qu'il ne cessera de vouloir unifier comme son cèlèbre clair-obscur sur ses toiles.
Rembrandt serait donc un peintre initié ? Van Gogh dira de lui "Il faut plusieurs vies pour peindre comme Rembrandt " .
C'est en tout cas ce qui ressort de son oeuvre immense, une peinture inspirée, il disséque les êtres et révèle leur intériorité au-delà de leurs discours et de leur moi.
Cette maîtrise de son art passe par la connaissance de l'humain.
Cette connaissance mystique lui aurait -t-elle donner un moyen de dépasser l'apparence des êtres ?
De savoir distinguer la lumière dans les ténèbres de transpercer la laideur des individus ?
Au delà de l'incarnation ?n'y avait-t-il pas cette âme libre, éternellement belle et jeune qui sourit ?
C'est ce sourire qu'il veut offrir au monde, celui de la vie éternelle et divine de l'âme. Loin du ricanement de la mort.
Car comme tout initié, il sait que seule l'âme compte, elle ne ment pas, elle ne triche pas. Elle est.
Le père et maîre du clair-obscur éclairera les ténèbres à coup de pinceaux. Comme dans son tableau "La leçon d'anatomie " : "C'est la lumière verdatre du cadavre qui donne toute la singularité à ce tableau " C'est elle qui éclaire les médécins qui l'encerclent.
La mort qui éclaire les vivants. Cette volonté de lier le visible à l'invisible , lier ce qui est et ne l'est plus.
Rembrandt nous est raconté dans cette pièce, comme un conte Talmudique. Avec sagesse et humanité. Son humanité, celle d'être touchée par la vulnérabilité des individus, touché par la laideur de la pauvreté, des indigents et méprisant les bourgeois...
... "J’ai voulu ce spectacle comme un moment de vie dans toute sa fulgurance et non comme une mémoire ». expliquera Patrick Courtois metteur en scène. Voeu pleinement exaucé.
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